lundi 16 mars 2015

QUAND LA MAIRIE RANGE SES CISEAUX… PARAIT-IL



Ce matin lundi 16 mars nous étions une trentaine, résident.es du CARA foyer jeunes travailleurs  et quelques un.es de leurs soutiens, à prendre nos quartiers dans le hall de la mairie. Pour une fois que la Maison dite du Peuple n’était pas clôturée, gardée par des vigiles, on n’allait pas se gêner, d’autant qu’il y faisait chaud, que c’était presque douillet : pas vraiment les conditions de vie qu’on trouve en ce moment au foyer.

Conditions de vie appelées à se dégrader plus encore, puisqu’il était question que l’électricité soit coupée, au foyer, dès demain 17 mars ! Une nébuleuse histoire d’ascenseurs et de dangers, bref : un enfumage de plus, que nous n’étions pas disposés à subir sans broncher, ni celui-ci ni un autre. D’où notre présence, ce matin, tôt, non pas devant mais cette fois dans la mairie. 

Tandis qu’on improvisait sur place chants et slogans, d’autres demandaient fermement à ce qu’on soit reçu.es par le maire, ou un de ses adjoints. Après plus de une heure d’attente, deux fonctionnaires quelconques vinrent nous expliquer que l’électricité ne serait pas coupée, qu’ils nous le promettaient, qu’une négociation était actuellement en cours avec EDF, bref : que nous devions nous contenter de cette réponse en forme de promesse n’engageant que ceux qui y croiraient, et maintenant : vous êtes gentils, dégagez. Personne n’a bougé. Nous voulions vérifier, par écrit, l’état où en était cette soi-disant négociation. Nous voulions qu’un élu se décide enfin, au bout de plusieurs mois, à daigner recevoir les résidents. Nous exigions qu’au-delà du problème de l’électricité la problématique globale du CARA soit enfin reconnue, entendue, discutée. Qu’on parle de relogement. De saleté, actuellement, de puces dans les matelas. De la vraie vie, quoi, de celle qu’impose à une poignée de jeunes gens des élus totalement inféodés à Bouygues, Nexity, Vinci et autres promoteurs auxquels la ville est en train d’être vendue, parcelle par parcelle. Mais l’Envoyé Spécial du maire ne voulait pas en démordre : on était venu le voir pour l’électricité, il avait répondu, il n’en dirait, il n’en ferait pas plus. Quand celle qui l’accompagnait a tenté, une fois, de poursuivre le dialogue engagé avec les résidents/résistants présents, le monsieur l’a calmé, ramené dans les clous, « chut arrête »… Le mot d’ordre : endormir, et surtout ne pas discuter. 

Nous sommes ressortis de là plus que jamais méfiants, circonspects. Personne n’a crié victoire. Il est probable que la coupure, qui devait intervenir demain mardi 17 mars, soit repoussée à plus tard. Il est surtout certain que, une fois de plus confrontés à la belle énergie, à l’inventivité et à la solidarité dont savent faire ceux et celles pour qui l’existence ne se résume pas à une pile de dossiers qu’on aurait à traiter, les représentants de la mairie se sont, ce matin, inquiétés, sûrement surpris de voir que, contrairement à ce qu’ils avaient imaginés, loin de nous fatiguer leur nouvelle attaque nous aurait plutôt réveillée.

Une erreur de plus, pour Oui Oui Delannoy.

L’engagement oral de son représentant ayant été soigneusement enregistré et filmé, nous ne manquerons pas, sous peu, d’en diffuser ici la vidéo.

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