Extrait du blog et description du collectif :
L’histoire
des relations entre les Rroms et la ville de Saint-Ouen n’est ni
simple, ni récente. Une nouvelle page s’ouvre aujourd’hui, avec
l’expulsion programmée du « village d’insertion ».
Situé au
41, rue de Clichy, ce « village » a ouvert ses portes en 2008, à la
suite de l’évacuation-expulsion du campement de la rue Ardouin, qui
avait accueilli jusqu’à 600 personnes. Une poignée de familles, triées
sur le volet en fonction de paramètres plus ou moins clairs, s’étaient
donc installées sur cette dalle de béton, dans des Algeco ou des
caravanes. Au fur et à mesure des années, les associations chargées
d’aider à leur insertion et les pouvoirs publics (mairie, préfecture) se
sont désintéressées de leur sort. Aujourd’hui, six familles sont donc
menacées d’expulsion, les mêmes pouvoirs publics exigeant d’elles
qu’elles cèdent la place au projet immobilier de la société Séquano.
Les
situations des habitants du « village » sont très diverses : certains
enfants sont scolarisés, d’autres pas, des parents travaillent, d’autres
non. Mais une grande majorité d’entre eux habite Saint-Ouen depuis des
années, ont fait leur vie ici, et ne veulent pas être contraints de tout
reconstruire, ailleurs, une fois de plus.
La
solution est entre les mains des élus et des pouvoirs publics : la
ville de Saint-Ouen, en application de la loi, doit impérativement
garantir un terrain pérenne aux familles Rroms, qu’elles soient
durablement installées sur le territoire de la commune ou simplement de
passage. Avec l’aide de la préfecture, elle se doit de proposer de
réelles solutions de logement aux habitants du « village » qui, après
avoir passé 7 années sur cette dalle, souhaiteraient accéder à un
appartement. Elle doit enfin, et de toute urgence, garantir sur le
papier qu’à la rentrée scolaire de septembre aucun enfant Rrom ne manque
à l’appel.
A
l’heure où s’écrivent ces lignes, une chose est certaine : si nous
laissons ces six familles seules face aux élus, aux représentants de la
préfecture ou de la société Séquano, l’expulsion aura lieu en juillet ou
en août, les familles seront éclatées entre divers campements dans les
villes alentours, et la scolarisation des petits et des grands, une fois
de plus, menacée.
C’est pour éviter ce
désastre que nous avons crée le collectif de soutien aux Rroms de
Saint-Ouen, à l’initiative de parents d’élèves, de militants
associatifs, d’audoniens, d’audoniennes se sentant solidaires de ces
familles. Nous sommes à l’écoute de leur détresse et de leurs souhaits.
Nous les relayons auprès des interlocuteurs officiels. Surtout, nous
voulons être nombreux de sorte à rendre difficile, si ce n’est
impossible, toute expulsion brutale et définitive du « village », telles
que celles qu’a connu la ville, lors des différents campements.
Un
premier rassemblement, le 8 avril lors de la journée mondiale des
Rroms, a prouvé que la mobilisation, quand elle est large, intense,
donne des résultats ! Nous allons continuer de dialoguer très
concrètement avec les pouvoirs publics, de nous faire le relais des
demandes des familles, de rassembler, de multiplier les évènements,
d’informer. Surtout, avec votre aide, nous allons contribuer à ce que
soit enfin entendue et clairement prise en compte la question Rroms sur
le territoire de la commune, en attendant que ce soit le cas au niveau
national, et au-delà.
C’est en étant
nombreux, en rendant visible et audible les familles du « village ».
C’est en plaçant élus et responsables de tous bords devant leurs
responsabilités que nous contribuerons à rendre cette ville, enfin !,
réellement solidaire !
Nous avons besoin d’eux. Ils ont besoin de vous !
ILS HABITENT ICI, ILS TRAVAILLENT ICI, ILS VONT A L’ÉCOLE ICI, ILS RESTENT ICI !
Le Collectif