samedi 8 novembre 2014

Ni oubli ni pardon !




Rémi Fraisse, 21 ans, est donc tombé sous les tirs des gendarmes mobiles lors de l’affrontement qui suivit la manifestation, sur le chantier du barrage de Sivens (Tarn), dimanche 26 octobre. Jeune écolo-alternatif, sans étiquette autre que celle d’un militantisme conséquent l’ayant conduit à résister, directement et sur le terrain, au productivisme d’état et à ses aberrations, Rémi avait fait le choix de la non-violence, laquelle ne l’empêchait pas de s’opposer radicalement à ce projet de barrage et à d’autres, tous marqués  par le délire destructeur de la grande industrie et des élus, leurs valets. Peu importe, pour les flics, que l’on soit pacifique ou non. La matraque, le flashball et autres grenades n’opèrent aucune distinction entre blackblocs et manifestants aux comportements plus classiques. Dans leur volonté de casser toute résistance, les tueurs en uniforme ont harcelés, depuis des mois, les militants restés sur place. Entraînés dans une guérilla quotidienne épuisante et ne voyant venir aucune réponse politique à leurs revendications, ceux-là se sont organisés et radicalisés. Dans le contexte particulier de construction de ce barrage, ils n’avaient pas d’autres choix : c’était cela ou plier, abandonner, rentrer chez soi la rage au ventre. Rémi aura payé de sa vie cette détermination collective. Parce que le pouvoir a, une fois encore, lâché ses chiens. Parce que, sur place, le préfet et le commandement militaire avaient toute latitude et un seul ordre de mission : briser, au plus vite, l’élan d’un mouvement qui était en train de s’étendre et de mobiliser au-delà des frontières. Rémi est la victime directe de cet entêtement officiel et des agissements policiers qui en ont découlé. Qui sont les barbares ? Les tueurs ? D’emblée, Valls annonce qu’il n’acceptera aucune remise en question concernant l’action des forces dites de l’ordre. Les caniches médiatiques en rajoutent dans le registre « tous des casseurs, ultraviolents », tentant de faire passer les flics non pour les assassins qu’ils sont mais pour les victimes innocentes d’une guérilla des champs qu’ils ont pourtant déclenchée. Rémi est mort, ça ne suffit pas ? Faut-il qu’il meurt une seconde fois, sous les assauts non plus des gendarmes à grenades, mais sous les coups d’une presse aux ordres se faisant l’écho, comme d’habitude, des versions officielles ?
Pour les assassins de Rémi, pour les chiens de garde merdocratiques, ni oubli, ni pardon !

Groupe Saint-Ouen93 de la fédération anarchiste,        
 solidaires de la ZAD du Testet, de tous les résistants à l’ordre productivo-capitaliste, y compris des blackblocs et de tous ceux ayant la volonté de faire en sorte que Rémi ne soit pas mort en vain.

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